jeudi 30 septembre 2010

Un Bretzel à Taipei

Oui! c'est un Bretzel, offert par un voisin de mon village. Il a vécu une dizaine d'années en Allemagne, pas le Bretzel, le voisin voyons!! On est remonté ensemble sur la montagne en voiture et on a parlé du film sur Pina Bausch que je suis allée voir hier au ciné, on a parlé aussi de Manouchka qui est assistante en Allemagne et de Joseph Beuzs. Il ne m'a pas demandé comment j'avais fait pour suivre un documentaire au cinéma étant donné que c'était en allemand sous-titré chinois.
Voilà, rien de palpitant, juste un moment sympa que je voulais vous faire partager, je finis mon Bretzel maintenant!!

samedi 25 septembre 2010

100 ans d'histoire de la tribu aborigène Truku à Hualien 在花蓮100年的太魯閣原住民的歷史

Grâce au jeune aborigène de la tribu de Taroko, que l'on prononce plutôt Truku conformément à la langue de ces aborigènes et non de la langue japonaise, j'ai pu participer à un spectacle particulier. C'est Dongdong qui l'organisait avec et pour les aborigènes de la régions de Hualien.
Le cadre était fabuleux, comme toute cette région de la côte est de Taiwan. Le spectacle s'est déroulé à 20 minutes de Hualien, à Toumen 頭們。L'organisation était parfaite, j'ai pu dormir dans une auberge au milieu des montagnes. Le coin est malgré tout touristique car on se trouvait sur la route qui mène à un paradis de gorges et d'une rivière couleur azur!!




Le spectacle avait lieu au pied de cette auberge en plein air. Le cadre allait parfaitement avec le sujet de ce spectacle: raconter 100 ans d'histoire de la tribu Truku. Le spectacle était gratuit afin de permettre aux aborigènes des villages proches de venir.

Dans ce spectacle je jouais des tablas, enfin, je faisais des trucs simples mais tout en respectant les bols que m'avait enseigné Lav Sharma. Je n'aurais jamais cru, un jour pouvoir allier musique aborigène et musique de l'Inde du nord. J'ai joué aussi du violoncelle pour soutenir les voix des enfants qui chantaient des chants traditionnels Truku.

J'ai bien aimé passer du temps avec les jeunes que j'accompagnais au violoncelle. Ils m'enseignaient des phrases de leur langue aborigène, qu'ils connaissaient à peu près et moi je leur enseignais la mazurka, trop drôle. Voici la vidéo.


Ce qui était marrant, enfin quelquefois un peu dérangeant, c'était la culture de ces jeunes, ils dansaient le Hip Hop et chantaient des tubes américains, comme les jeunes français. Leurs culture aborigène semblait reléguée au passé, au vieux restés au village... ça fait bizarre, bien que, bien sûr, on ne peut leur demander de rester figés dans leur culture traditionnelle, mais comment allier contemporanité et conservation de cette culture mourante...? Question difficile!





Le spectacle était vraiment une réussite, la majorité des spectateurs étaient des aborigènes, et l'ambiance dans le public était très chaleureuse. Les conventions du spectacle n'étaient pas du tout respectées, dans le sens où les portables sonnaient toutes les cinq secondes, les gens discutaient entre eux et commentaient ce qu'ils voyaient ou même mangeaient comme devant la télévision. J'ai revu mes cours sur les représentations théâtrales du XVIIème siècle ou bien sur la Barraca de Garcia Lorca qui visitait les villages du royaume d'Espagne pour présenter l'Histoire du pays aux paysans.
Un chef de village participait aussi, il est chasseur dans les montagnes et porte, comme son fils un tatouage sur le visage. Il a procédé à la prière avant le spectacle à laquelle tous les acteurs, ingé son, lumière, costumiers ont participé, et en langue truku il a demandé que tout se passe pour le mieux et qu'il ne pleuve pas, en terminant par un Amen et par le passage d'un verre d'alccol de millet que tout le monde a bu à son tour. Les catholiques ont vraiment été efficaces depuis le XVIIème!! Il a plu 5 minutes après la fin de la représentation.
Pour se reposer de la première représetnation, le lendemain nous sommes allés nous baigner dans les gorges qui se trouvaient juste derrière à 15 minutes en scooter.
Dans l'après-midi je suis allée acheter de scouteaux traditionnels Truku dans un boutique du village derrière l'auberge. C'est DongDong qui m'y a emmenée.
Vous le reconnaissez, on l'avait enregistré avec Eric dans la montagne du parc de Shuipa pour le documentaire de mon ami.

Il y avait même les ustensiles pour faire les gâteaux gluants à la pâte de millet. Je me demande si les gens achètent ça pour vraiment les utiliser ou bien est-ce de la déco.
Il y avait des lames et des couteaux très spéciaux, bien différent de mon couteau de St Antoine L'abbaye.
Voici la vidéo de l'achat de mon couteau, vous pourrez entendre l'accent aborigène de la vendeuse, femme du forgeron et puis DongDong dire en français: "Je t'aime".