Affichage des articles dont le libellé est Ping Lin 坪林. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Ping Lin 坪林. Afficher tous les articles

vendredi 2 septembre 2011

PingLin randonnée et rite funéraire taoïste taïwanais 坪林傳統殡葬

A une heure de PingLin 坪林 en voiture, en suivant une rivière, vous êtes au pied de plusieurs chaînes de montagnes et de là commence une multitude de sentiers de randonnée. Le sentier que nous avons pris suivait la rivière et partait en direction de Shuang Xi雙溪 qui se trouve au nord est de PingLin.
Le sentier avait l'avantage d'être très plat et à l'ombre, au mois d'août ce genre de détail compte à Taïwan!
Au détour d'un virage nous avons rencontré ces urnes que je pensais être remplies de cendres funéraires.
A Taïwan, une tradition taoïste consiste à enterrer provisoirement un mort et quelques mois après, à faire venir un spécialiste qui déterre le mort, assemble les os et les place dans l'ordre du corps à l'intérieur une jarre qui est ensuite entreposée dans un lieu dit sacré. La famille vient ensuite régulièrement honorer ces ancètres en faisant brûler de l'encens et en offrant  de la nourriture comme vous pouvez le voir sur cette photo.
Désormais peu de familles s'adonnent à cette tradition,  à Taïwan les morts sont incinérés et les cendres placées dans de grands monuments qui ne servent qu'à ça.
Le long de cette randonnée il y avait des pommes d'eau, je crois que c'est leur nom en français . En chinois ça se nomme lian wu 蓮無. Lorsque je suis arrivée à  Taïwan, j'appelais ça des poires polystyrène à cause de la forme et de la chair blanche très aérée qui se trouve à l'intérieur.
Pour les cueillir, les propriétaires de ce camping d'où nous avons commencé la randonnée, avaient mis à disposition ces filets.

vendredi 5 août 2011

Fabrication de thé BaoZhong à PingLin 在坪林做保種茶

Au sud-est de Taipei, il y a une petite ville au pied de plusieurs chaînes de montagnes. C'est PingLin.
Cet endroit est connu pour son industrie du thé, je dis industrie car les jardins de thé couvrent énormément de flancs de montagnes et cela depuis des siècles.
Comme l'année dernière à la même période, j'ai participé à un atelier de fabrication de thé BaoZhong à PingLin avec le producteur et fabricant de thé: Mr 鄭添福 Zheng TianFu:
Nous avons passé une journée très instructive. Nous avons d'abord accompagné les cueilleuses de thé qui cueillaient nos feuilles tout en haut des montagnes, dans les jardins de thé, ensuite nous avons commencé à manipuler les feuilles.

Le film du trajet en camionnette jusqu'aux jardins de thé.


Nous les avons faites sécher au soleil après les avoir un peu remuées pour commencer la fermentation, c'est-à-dire le moment où la sève sort de la feuille et où la feuille s'oxide peu à peu.
Il y avait une petite fille qui manipulait avec soin et concentration ses feuilles. Elle était rigolote car elle défendait à sa mère de toucher ses feuilles.
Je vous mets des photos  dans l'ordre chronologique pour que vous voyiez ce qu'est la fermentation:
 
Mais pour le BaoZhong la fermentation est très faible, elle n'atteint que 30%, donc l'aspect des feuilles n'est pas aussi remarquable que pour un thé très fermenté comme le DongDingWulong ou le TieGuanYin.
voici la tête des feuilles après les deux feux et le séchage:
Le feu c'est ça: c'est le fait de passer au feu les feuilles de thé en les remuant de sorte à ce qu'elles ne brûlent pas. Cette opération est faite deux fois. ( ça c'est Nico l'escroc!!! )
Ensuite il y a l'étape où l'on donne aux feuilles une forme torsadée, je n'ai pas pris de photos à ce moment-là mais j'ai fait un film ici.
Comme on n'a pas arrêté de 10h à 2h30, certains cèdent à la fatigue.
Pendant que les plus jeunes pêtent le feu avec leurs sacs remplis de feuilles de thé fraîchement séchées.

lundi 9 août 2010

Fabriquer son thé épisode 2 製茶活動二

On a passé la journée à remuer notre thé, toutes les demi-heures on allait dans le hangar et on remuait nos feuilles, elles se tassaient de plus en plus et au bout de la 6ème fois on les a réuni car elles tenaient toutes dans un seul plateau.
ça c'est mon thé!! On avait tous inscrit notre nom de sorte à ne pas perdre nos feuilles, et savoir à qui était le thé. Nous étions plus de 20 alors valait mieux faire attention.
Le thé est installé dans un grand taulier à la manière de nos vers à soie pour les cocons. Je ne peux pas vous décrire le parfum de cet endroit, c'était trop bon, mais au bout de plusieurs heures le parfum devient de plus en plus présent, et moi j'avais un peu mal à la tête vers minuit.

Le soleil s'est lentement couché et nous avons continué à remuer, sans relâche notre thé. Franchement lorsqu'on fait ça pour la première fois, on ne se rend pas compte combien cette première étape est primordiale sur la qualité du thé. C'est d'ailleurs pour cela que Lao Ji Zi n'a pas d'employé, il travaille en famille, et très peu de personnes manipulent son thé. Il gagne des prix internationaux tous les ans quasiment, je pense que ceci explique cela!

Ensuite les enfants de la famille sont venus laver d'énormes woks, je me suis dit qu'ils devaient les laver pour préparer le repas du soir, style méga géante paëlla, mais pas du tout!
Ces woks servent à cuire les feuilles de thé!! Là j'ai commencé à avoir très peur, car cuire le thé que j'avais pendant toute une journée délicatement manipulé, ce n'était pas envisageable, je craignais le pire!!
Entre temps, on a joué aux experts, et on a organisé une compétition des meilleurs thés, enfin, plutôt des moins pires... je suis mauvaise langue, d'accord j'arrête...!

Derrière le monsieur qui sent un thé vous pouvez apercevoir une des gravures de Jeong Di 楊炯杕. C'est un paysage français, ça ressemble beaucoup à la Seine ou la Marne. C'était rigolo de voir ça, en pleine campagne taiwanaise, au milieu de personnes qui ne parlaient que thé, thé, thé et thé.


Je vous annonce tout de suite que je n'ai pas gagné le premier prix, ni le second d'ailleurs: meilleur goût, meilleur parfum! Mais comme j'avais joué du violoncelle pour les feuilles, si, si c'était l'idée du maître de thé, il trouvait ça important de jouer de la musique aux feuilles, alors pourquoi pas? donc il m'a offert un thé wulong de plus de 30 ans, le genre trop bon et méga cher!!
 
On a remué nos feuilles jusqu'à preque 22h ou 23h du soir, je n'en pouvais plus franchement!
Le maître de thé venait nous aider et il avait une technique très particulière pour savoir à quel stade en étaient nos feuilles.
Il mettait le nez dedans!! 
Vers 23h tout s'est accéléré, il a fallu passer nos feuilles au premier feu. Le grand wok que j'avais vu être lavé par les enfants était posé sur un feu de gaz, puissance maximum. Evidemment pas de baguette ou de palette pour remuer les feuilles qui crépitent sous l'effet du feu, mais à mains nues!!!! OH MY GOD!!

Heureusement que nous, on avait le droit aux gants en tissu épais blanc, sinon c'était la cata assurée!
Chacun est passé à son tour, et je peux vous dire fièrement que je n'ai pas eu besoin de beaucoup d'aide tellement je savais faire tourner mes feuilles comme une salade de tomates toute belle!! Tout le monde était complètement soufflé, ben oui, comment ça se fait que la petite française qui normalement devrait être à la masse complet, se débrouille aussi bien? je leur ai sorti le coup du "dans une vie antérieure je fabriquais du thé", et ils ont acquiescé sans mot dire!
Après, on se mettait vite par terre, et on roulait les boules de feuilles encore bouillantes afin qu'elles prennent une forme torsadée, les mains se sont recouvertes du jus verdâtre des feuilles, et je ne vous dis pas le parfum si bon qui se dégageait dans l'air!
J'ai refusé de me laver les mains jusqu'au lendemain matin, ça sentait trop bon, en plus je suis sûre que dans un spa ça coûterait les yeux de la tête, un "masque pour les mains à la douce sève de thé de Taiwan" imaginez le concept!

Voici mes feuilles pour l'avant dernière étape, celle du séchage dans cette grande machine. On place les feuilles en haut et elles passent d'un étage à un autre jusqu'en bas.
On voit les poignées à droite qui servent à faire passer le thé d'un étage à l'autre. Ensuite les feuilles sont séchées complètement dans une sorte de grand four, et 20 minutes après on met les feuilles dans de grands sacs et on rentre chez soi tout content!
Cette étape est la dernière, il est 3h du matin, la plupart se sont endormis une fois leur thé terminé.
C'était rigolo à voir, au milieu de la petite route, une dizaine de personnes en train de dormir dans les plateaux en bambou. Certains avaient soigneusement pris leur thé à leur côté.

Faire du thé, heu...non! fabriquer son propre thé plutôt! 製茶活動一


Je vous avais déjà parlé de Mr Lao Ji Zi, désolé je le nomme avec le nom de sa boutique car je ne connais pas son nom. C'est le genre de personne qu'on côtoie et lorsqu'on en parle avec les amis on l'associe avec sa boutique tellement son rapport avec sa boutique est évidente, inextricable!
Ce monsieur, qui doit avoir la soixantaine, a souhaité faire plaisir à ses clients passionnés de thé, comme moi. Il a donc organisé une journée de fabrication de thé, enfin une journée avec la nuit comprise car pour fabriquer un thé semi-fermenté comme le Baozhong il faut 17h de travail!
在這裡已經介紹老吉子的老闆,他人很好,他請他的客人製茶。所以我們去過平林作文山包種茶。
On a commencé par rejoindre les cueilleuses de thé sur les terrasses des jardins de thé. Lao Ji Zi est originaire de cette région et les jardins appartiennent à la famille depuis le XIXème siècle au moins. Sa famille fabrique du Bao Zhong depuis le 1850.

Le voici en train d'expliquer comment cueillir les feuilles de thé. Contrairement aux explications bien mystérieuses et complexes qu'on entend en France; ne ceuillir qu'une ou deux feuilles, ou bien le bourgeon seulement... Pour le Bao Zhong on cueille le premier cm de la branche de thé, et c'est tout.

Les femmes qui travaillent dans les jardins ressemblent à celles que l'on voit dans les documentaires Arte. Elles ont la combinaison pour ne pas prendre le soleil et pour la cueillette: manches, chapeau de paille plus foulard, le parasol, la saquette en bambou et un pansement de protection sur l'index.
Ensuite on a commencé le travail du thé. Il nous a expliqué les étapes pour faire le thé, je vous avoue tout de suite que je n'ai rien compris, les termes techniques en chinois ce n'est pas mon fort!! On a tous pesé 4 livres de thé et on a divisé ça dans 4 plateaux en bambou qu'on a mis par terre dehors, pour faire prendre le soleil à nos jolies petites feuilles toutes fraîches!
Je vous avais parlé d'un graveur sur bois taiwanais qui a vécu à Paris, vous ne vous souvenez pas? allez ici pour savoir de qui je parle, et bien 楊炯杕 était là lui-aussi car il est ami avec le patron de Lao Ji Zi et il était bien intéressé par fabriquer du BaoZhong. Le voici de dos, et c'était très sympa qu'il soit là, car il m'a beaucoup aidé à me traduire les consignes techniques que je ne comprenais pas!!

Etape suivante: brasser délicatement les feuilles de thé afin de commencer l'étape du flétrissage. C'est à ce moment-là que la sève sort doucement des feuilles et c'est ce qui va faire du thé un thé plein d'arômes ou dégoûtant et amer!

ça a l'air tout simple vu comme ça, floupfloup et voilou les feuilles sont remuées... mais en fait pas du tout, je l'ai compris trop tard... il faut faire cela avec délicatesse car si on abîme les feuilles, elles deviennent amères...
Voici mes feuilles de Qingxin wulong, la meilleure variété de théier pour faire ce genre de thé.
Le chien de la famille est venu regarder nos feuilles, il a même marché dessus cet idiot!!